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Uniforme à l’école : comment l’expérimentation prend forme

En septembre 2024, des élèves de Nice, Reims (Marne) ou Puteaux (Hauts-de-Seine), des collégiens des Bouches-du-Rhône ou des lycéens de la région Auvergne-Rhône-Alpes devraient faire leur rentrée en uniforme. Ces collectivités se sont portées volontaires, avec d’autres, pour participer à l’expérimentation lancée par le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal. Le port d’une « tenue vestimentaire commune », comme la nomme le ministère, devrait concerner quelques établissements dans chacun de ces territoires.
Gabriel Attal l’affirme depuis son arrivée Rue de Grenelle, en juillet : il n’a pas de position tranchée sur le port de l’uniforme. « Je ne suis pas encore convaincu que c’est une solution qui permettrait de tout régler, et pas non plus convaincu, comme certains, qu’il ne faudrait pas en parler et l’essayer », a-t-il assuré, le 6 décembre, sur Franceinfo.
Le ministre de l’éducation nationale a néanmoins décidé, via ce test « de grande ampleur », de participer à ce débat porté par la droite et l’extrême droite de manière récurrente. Xavier Darcos s’y déclarait déjà favorable lorsqu’il était ministre délégué à l’enseignement scolaire, en 2003, tout comme l’ex-ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, ou Brigitte Macron plus récemment. Le port de l’uniforme a aussi fait partie du programme de Marine Le Pen en 2022. Le député Rassemblement national du Loir-et-Cher Roger Chudeau a rédigé une proposition de loi en ce sens, rejetée par l’Assemblée nationale en janvier.
Si Gabriel Attal doit annoncer prochainement les contours de cette expérimentation – le nombre de collectivités, d’établissements et d’élèves concernés notamment –, un guide de quatre pages et un document de questions-réponses de six pages, édités par le ministère de l’éducation nationale et que Le Monde a pu consulter, donnent déjà une idée précise de ce test grandeur nature qui doit durer deux ans.
Selon ces textes, l’adoption de cette « tenue vestimentaire commune » vise avant tout à « renforcer la cohésion entre élèves et à améliorer le climat scolaire ». L’uniforme est ainsi « susceptible de créer une atmosphère de travail et d’égalité au sein de l’établissement » et de favoriser « un sentiment d’appartenance ». Il doit permettre aux élèves de « s’épanouir au sein d’une école à l’abri de toute forme d’inégalités et de prosélytisme ».
Le ministère de l’éducation nationale laisse l’initiative aux collectivités territoriales, même si cette expérimentation doit se faire « en concertation » entre la collectivité et l’établissement scolaire. L’adoption d’un uniforme requiert, en effet, une modification du règlement intérieur, qui doit être approuvée par le conseil d’école ou le conseil d’administration du collège ou du lycée, dans lesquels siègent des représentants des personnels de l’éducation, des parents et des élèves.
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